Entrepreneuriat : 9 nouvelles choses que j'ai apprises en créant Zebrure

Depuis mon dernier article introspectif sur la question, quatre années se sont écoulées, et aujourd’hui je co-dirige une agence de communication digitale créative et géniale qui emploie une quinzaine de personnes à plein temps et qui carbure. Immense fierté. L’heure d’un nouveau bilan a sonné.

 

Aujourd’hui, les problématiques de management, de business development et de gestion d'entreprise composent mon quotidien. Et tout n’est pas pour me déplaire, même si ceux qui me connaissent m’entendent souvent dire que je suis fatiguée et débordée ! C’est que les magnifiques moments effacent, sans leur laisser aucune chance, les ombres inéluctables à toute activité humaine.

Oui, parce que...

 

1- Entreprendre est avant tout une aventure humaine

Avant d’être une histoire de business ou de réussite personnelle (si vous saviez à quel point je m’en tamponne, de ma carrière !), entreprendre c’est une histoire d’humains. Et comme les humains, c’est un sujet qui me passionne depuis toujours - « les sciences humaines « autant que les histoires individuelles de chacun, et bien je suis ici comme un poisson dans l’eau ! Vis à vis des clients ou des collègues, les échanges sont si nombreux et variés que cela en est exquis. J’écris avec eux chaque jour les pages de mon histoire. Leur personnalité, leurs qualités, leurs défauts, leurs goûts, leurs avis, parfois tranchés mais toujours riches de sens autant que de paradoxes, leurs différences ou leurs ressemblances avec moi, je savoure tout cela comme le plus succulent des cocktails.

 

2- Attention : déceptions inévitables

Et oui, quand on se lance dans l'entrepreneuriat, c'est qu'on y croit. Très fort. Et qui dit entreprendre avec des humains, dit potentiellement belles déceptions à la clé, mauvaises surprises et mauvais moments à passer.

 

Les personnes à qui j’ai accordé ma confiance n'ont pas toutes été loyales et certaines ont même parfois été carrément malhonnêtes, sournoises, ingrates, copieuses, voleuses. Je pense que les deux petites connes à qui je pense en particulier se reconnaîtront quand elles liront ces lignes.

 

Il y a aussi ces clients qui vous bernent, vous font bosser des mois et ne vous paient pas au final. C'est pas mal aussi ça... 

 

3- Mais grandes joies à la clé aussi !

Heureusement il y a aussi les belles belles belles histoires, les grandes joies que certaines personnes vous apportent, par la confiance qu’elles vous accordent, la sympathie qu’elles vous témoignent, la créativité dont elles font preuve. La joie de chercher à faire plaisir, tant à ses clients qu’à ses collègues, autant que possible, est un formidable moteur de motivation aussi.

4- Rien n’est jamais acquis

Mais j’ai aussi appris à quel point ce lien est fragile, et à quelle rapidité les relations peuvent se ternir si on n’est pas digne de la confiance et de l’engagement que ces personnes vous portent. Rien n’est jamais acquis, ceux qui vous aiment un jour peuvent vous détester le lendemain, et il faut se réinventer sans cesse, dans chaque relation, nouvelle comme ancienne, imaginer de nouvelles choses, pour ses clients comme pour ses collaborateurs. Quant à la question de l’amitié dans le business, je vous donne rendez-vous dans 10 ans pour savoir si cela est possible ou non. J’aimerais que ce le soit. Mais j’ai quelques doutes aujourd’hui, après quelques mauvais coups reçus… Ceci dit, l’amitié, même « dans la vraie vie » est toujours fragile et nécessite d’être cultivée comme un jardin, sinon cela ne peut pas marcher. Mais si j’essaie de ne blesser personne, je crois n’être trop souvent pas assez présente pour ceux que j’aime. Toutefois c’est souvent par manque de temps, pas par manque d'amour. En 2020, je promets d’essayer de faire mieux.

5- Workaholic ?

Ben...j'avoue que le travail peut être source de plaisir, d’un incroyable plaisir intellectuel, et qui dit plaisir, dit toujours plus, non ? :-)

La curiosité du lendemain, la découverte de la nouveauté, le goût de l’aventure et des nouveaux challenges comme on dit. Demain, c’est un cadeau. Et dans ma vie, c’est Noël tous les jours si vous voulez savoir. J’ai conscience de cette force immense, de ce moteur que j’ai en moi, qui me pousse à avancer, à me relever très rapidement après les échecs. Chaque échec est toujours une source d’apprentissage. Je ne connais pas l’ennui. Parfois je suis un peu fatiguée et j’aimerais savoir m’ennuyer un peu mieux. Mais en fait, je trouve l’ennui si formidable dans son pouvoir créateur que j’ai du mal à y rester ! Car l’ennui, c’est le vide, et la raison d’être du vide, c’est sa nécessité à être comblé. Donc qui dit vide, dit créativité. Et c’est reparti ! 

6- La créativité c’est trop bon !

Entreprendre, c’est devoir se réinventer presque chaque jour, « éteindre des petits et des grands feux » au quotidien, trouver des solutions à des problèmes, petits ou grands, futiles ou sérieux, tout le temps, mais quand on est un peu bricoleur et débrouille, c’est tellement stimulant ! Par contre cela nécessite un minimum d’organisation et de gardes-fous…sinon ça peut vite devenir le bordel !

7- Mais il faut bien faire des maths aussi...

Pas le choix malheureusement. Cela n’a jamais été ma tasse de thé, mais il faut bien savoir faire au minimum des additions et des soustractions sinon ça ne peut pas fonctionner !

8- La solidarité existe dans le monde de l’entreprise aussi

Entreprendre, c’est savoir écouter les autres, s’entourer, recevoir et donner soi-même des conseils et des coups de main, à ses collaborateurs, à ses clients, mais aussi à d’autres entrepreneurs. Respecter, aider, et surtout, surtout, rester loyal en toutes circonstances. Sinon ça ne fonctionnera pas longtemps…

9- S’associer, c’est une bonne idée

Au moment de fonder Zebrure, on nous a dit que beaucoup d’entreprises fermaient à cause de mauvaises associations, mais moi je crois que c’est la meilleure idée que je n’ai jamais eue de m’associer avec Quentin il y a 5 ans déjà ! Nous formons un binôme professionnel qui se complète à merveille : les chiffres il aime ça, là où je préfère l’art et les mots, les papiers ça ne le dérange pas, là où je navigue volontiers plutôt sur mon petit nuage relationnel et inspirationnel. S’il a une tendance à la prudence, elle s’assemble à merveille à ma nature enthousiaste et fonceuse. Mais ce qui est fantastique, c’est qu’on arrive toujours à tomber d’accord d’une manière ou d’une autre. On n’a pas des personnalités de conquérants, on aime les défis, mais on n’a aucun besoin d’écraser l’autre avec ses idées. Déterminés mais pas têtus. Ambitieux mais pas à tout prix : on n’a qu’une vie, ce n’est pas pour la passer à penser business et boulot toute la journée ! L’équitation et la pêche c’est important aussi ! Et nos familles respectives aussi.

Alors, rendez-vous dans 10 ans pour la prochaine introspection ?

Peut-être aborderais-je cette fois le fameux thème de l’entrepreneuriat au féminin, mais rien n’est moins sûr. La dénomination en elle-même me donne des boutons pour le moment. Entreprendre. Point. Peu importe que cela vienne d’un homme ou d’une femme. En tout cas, moi je l’ai fait, sans jamais me dire « je suis une femme, je vais entreprendre ». Ah oui, ou le combat, plus saugrenu encore des « Mompreneurs ». Pitié. J’ai deux enfants aujourd’hui et pourtant ce n’est pas à ça que je pense quand je parle de mon entreprise. Une maman salariée connaît tout autant de galères, voire plus puisqu’elle n’a pas la flexibilité théorique d’une chef d'entreprise. Alors nul besoin selon moi de se glorifier par se bout. Non. Je suis un humain, j’aime bosser, j’ai une vision et la passion, j’entreprends. C’est tout. Allez sur ce, je vais me repoudrer le nez et changer mon tampon. Bisous 😘

 

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Commentaires: 4
  • #1

    Margarida (mardi, 19 novembre 2019 18:45)

    Bravo Amélie ! Bravo Zebrure !

  • #2

    Amélie (mercredi, 20 novembre 2019 09:01)

    Merci Marga ! <3

  • #3

    Maxime (jeudi, 21 novembre 2019 10:47)

    Juste bravo :)

  • #4

    Amélie (jeudi, 21 novembre 2019 11:21)

    Merci beaucoup Maxime !